Pardon

 

La pénitence, sacrement du pardon et de la réconciliation

Le baptême est le sacrement qui exprime et réalise le pardon des péchés. Mais tout baptisé reste un pécheur et donc toujours en lutte contre le péché, toujours susceptible de chutes et de ruptures. Il a besoin que l'Église lui signifie le pardon de Dieu et l'accompagne sur le chemin de la conversion et de la sainteté.

Dans les débuts de l'Église, il arrivait que des baptisés, ayant abandonné leur foi sous la pression des mentalités païennes ambiantes, regrettent leur faiblesse et demandent à être réintégrés dans l'Église. Celle-ci mit alors progressivement en place, pour eux, une démarche pénitentielle de rattrapage, considérée pour ainsi dire comme «un second baptême», et ne pouvant être vécue qu'une fois, comme le baptême lui-même. La réintégration solennelle des pénitents dans l'Église, le jeudi saint après un long stage pénitentiel, sera assortie de peines et de mortifications à vie, d'une sévérité redoutable. Cette sévérité aboutira progressivement à une désaffection quasi généralisée. On retarde au maximum la demande, et on ne reçoit plus guère ce sacrement qu'au moment de la mort.

A partir du 6° siècle apparaît un assouplissement. Venant d'Irlande, une nouvelle pratique s'impose, malgré les résistances des évêques et des princes. On peut désormais recevoir l'absolution du prêtre autant de fois qu'on le désire après avoir confessé ses péchés et accompli les pénitences reçues. Ces pénitences, faisant d'abord l'objet de tarifs compliqués, et donnant lieu à des pratiques de pénitence longues (jeûne, abstinence, aumône, etc.) vont peu à peu se limiter à des exercices plus spirituels (prières, messes...) et l'absolution sera reçue avant même d'avoir accompli la satisfaction prescrite.

L'Église, d'abord réticente voire hostile à cette pratique du sacrement de pénitence, va l'adopter, l'affiner, puis lui donner une grande importance. Elle va lui consacrer beaucoup d'efforts pour convertir la foi et les mœurs des chrétiens, pour poser le prêtre comme juge, confesseur, éducateur des consciences, et aussi pour fixer un repère d'appartenance à l'Eglise. Le 4e concile de Latran (1215) fait obligation à tous les fidèles de l'un et l'autre sexe, parvenus à l'âge de discrétion, de confesser tous leurs péchés au moins une fois par an.

Depuis le Concile, la manière de vivre et de célébrer ce sacrement a évolué. Le rituel insiste pour que le pénitent confesse l'amour de Dieu en même temps que son péché, et cela à partir de la Parole de Dieu naguère absente de la manière de se confesser. Et il préconise des célébrations communautaires pour que soit manifestée la dimension ecclésiale du péché et du pardon. 

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